Cueillette automnale.
Au dessous de la Loire , limite géographique de la culture de l'olivier, la récolte des olives se fait toujours fin novembre début décembre. Autant dire qu'elle ne ressemble en rien à la cueillette des autres fruits qui, du début du printemps pour les cerises, à la fin de l'été pour les pommes se déroulent par des températures clémentes.
Cueillir les fruits de l'été c'est aussi assouvir sa gourmandise en prélevant à la source la part du cueilleur. En gourmand invétéré j'avoue prélever plus que ma part et mes paniers se remplissent toujours lentement. Les olives, amères comme le fiel quelque soit leur degrés de maturité, ne détournent pas le cueilleur de son austère besogne. Les doigts agiles n'ont pas le temps de s'engourdir dans le froid vif des journées d'automne ventées. Mais en contre partie les olives au fil du travail laissent sur les mains leur douce transpiration. La peau est douce et lice après le travail. Écraser une olive dans vos main et imprégner les du jus légèrement collant au début puis, dès que la peau à absorbée ces sucs, souple et douce, les mains glissent alors facilement l'une contre l'autre. Pour la récolte les grands exploitants utilisent des peignes vibrants électriques pour facilter le travail. Comme tous les modestes producteurs nous les cueillons à la main.
Cette année la récolte a été particulièrement abondante. En partie grâce à une taille rigoureuse et à un apport modéré d'engrais. Un arbre bien taillé doit pouvoir être traversé par le vol d'un oiseau dit-on.
Mes oliviers ont été plantés à partir de rejets récupérés sur des oliviers abandonnés, le but était de profiter de leur aspect décoratif. Avec cinq oliviers et presque 80 kilos d'olives et plusieurs journées de travail j'aurai cette année peut être 10 litres d'huile, autant dire pas grand chose en rapport avec notre consommation. Mais c'est notre huile et on la déguste toujours avec affection.
L'olivier est un arbre généreux qui offre la légèreté de son feuillage bleuté en toute saison et fournis par ses fruits l'huile de base de la cuisine méridionale. C'est un arbre qui n'aime pas les milieux humides en revanche il apprécie les arosages peu fréquents mais abondants à l'image du rythme des précipitations en climat méditerranéen.
Suivant le degrés de maturité et la catégorie des olives leur couleur varie du vert au violacé. l'huile extraite des olives vertes est plus corsée que celle issue des olives dont la maturité est plus avancée.
La première préssée est souvent l'occasion de frotter d'ail quelques tartines de pain un peu sec et de les dégustées largement arosées de la première huile de l'année.
J'ai laissé volontairement quelques olives sur les arbres pour les ramasser après quelles aient subi les premières gelées. J'ai déjà constaté qu'avec une plus grande maturité et après le gel elles perdent naturellement beaucoup de leur amertume. Mes petites expériences n'ont pas toujours un franc succés gastronomique mais ça m'amuse.